L’art et la science (VII) – Addendum

Cela fait longtemps que
1) je n’ai pas écrit en français
2) je n’ai pas ajouté de matériel nouveau sur l’Art et la Science.

Je vous propose de relancer la Z-Machine et de corriger tout cela dans ce post !

 

Nouvelles ressources

Tout d’abord, j’ai découvert l’existence d’une entité française qui s’intéresse peu ou proue aux mêmes thématiques, avec une approche un peu différente et plus de moyens : Art Science Factory.
En parallèle, j’ai découvert Sweet Random Science, plein de belles images et de ressources, ainsi que les Visual Education Project.

Les musées a portée scientifique sont également un source d’inspiration. Je n’ai encore de liste complète des musées dans le domaine, mais l’on peut entre autre citer :

Il se passe toujours des choses intéressantes dans les musées des sciences !

A propos de musées, j’ai récemment vu une vidéo sur l’holographie, ou Yves Gentet explique qu’il est important pour les musées d’avoir des hologrammes de leurs œuvres pour deux raisons : avant restauration, pour avoir une image fidèle de l’etat d’origine (couleurs et morphologie), ce que ne permet pas les scans 3D, mais également pour mettre disposition du public des copies fidèles d’œuvres fragiles.

Optique

Il y a a de nouvelles techniques optiques qui permettent de maitriser la direction de la lumière. Cependant, contrairement a toutes les techniques utilisées communément, la technique de la caustique développée a l’EPFL, se sert des variations d’indice a grande échelle pour créer des images; cette technique est inspirée de la formation des lignes de lumière au fond d’une piscine.

Caustique – EPFL

Les détails techniques sont assez flous, et le résultat assez fou !

Dessins scientifiques et visualisation

La visualisation des données pour un scientifique est capitale, d’une part pour exposer ses résultats a ses pairs, mais également pour sa propre compréhension des phénomènes.
Edward Tufte a écrit un livre intéressant sur ce sujet, et vous trouverez sur ce site toute une serie des graphiques ainsi que leur analyse critique.

Un graphique de Playfair

Dans un autre registre, les dessins techniques, comme ceux disponibles dans les encyclopédies techniques, ou ceux du vénérable Leonard de Vinci :

Le dessin d'un machine a voler, par Léonard de Vinci

Le dessin d’un machine a voler, par Léonard de Vinci

Bien avant que l’on soit en mesure de décider comment visualisation des données, il a d’abord fallut dessiner les objets que l’on étudiait. Il y avait toute une série de naturalistes qui étaient expert dans l’art de représenter ce qu’ils voyaient, comme par exemple Audubon ou Redouté :

Cedar Bird, par Aududon

Cedar Bird, par Aududon

Rose du Bengale, par Redouté

Dans un registre plus comique, il faut noter la réédition du livre culte de Luigi Seraphini, le Codex Serpahianus, qui regorge des délires scientifico-surréalistes :

extrait du Codex Seraphinianus

Extrait du Codex Seraphinianus

Lego

Des chercheurs de l’EPFL (encore eux !) ont développé un algorithme permettant, a partir de la description 3D d’un objet, de donner sa decomposition en piece lego.
La difficulté se trouvait, pour quiconque a essayé d’imiter une sculpture en Lego, d’éviter les vides et les creux, le nombre de pieces legales (leurs formes) du Lego étant limité.

Decomposition d'un objet en brique de Lego

Décomposition d’un objet en brique de Lego

Il devient virtuellement possible a quiconque d’assembler sa propre structure a partir de Lego ! A quand un Giacometti fait des briques?

Litterature

De plus en plus, la littérature s’intéresse au sciences, ou plutôt a l’histoire de la technologie.
Je veux prendre comme exemple deux livres lus récemment, celui d’Echenoz “Des éclairs“, qui relate la vie de Nicolas Tesla, une idole dans le monde de l’ingénierie, et “La théorie de l’information” d’Aurélien Bellanger, qui a connu un certain suces lors de la rentrée littéraire 2012 et qui décrit les changements qui ont eu lieu récemment dans l’économie numérique et sa transition. Ces deux livres dépeignent l’histoire de deux personnages emblématiques, mais souvent pour les rendre deviants. La science fait peur, ce n’est pas nouveau; je trouve pour ma part dommage de tomber dans l’attaque ad hominem de l’ingénieur par l’intermédiaire de symboles, mais cela ne devrait pas tarder a changer.

Entropie : zero

L’entropie est une mesure de la complexité (ou de facon equivalente, du desordre) qui a une place fondamentale en theorie de l’information ainsi qu’en physique statistique, ou elle permet d’abstraire l’immensité du nombre de parametres (vitesse et position de chaque molécules) pour donner naissance a des quantité a des quantités plus palpables et plus utiles, comme la temperature.
Certains se sont pris au jeu de decomposer la complexité du monde pour donner lieu a un monde sans ratures, comme Ursus Wehrli dans son livre “The Art of Cleanup” :

Ursus Wehrli decompose tout !

Ursus Wehrli decompose tout !

ou bien encore Cy Kuckenbaker qui trie les voiture a San Diego :

Midday Traffic Time Collapsed and Reorganized by Color: San Diego Study #3 from Cy Kuckenbaker on Vimeo.

Les interfaces utilisateur

Dans un monde où chacun passe de plus en plus de temps sur des plateformes virtuelles, les designers s’en donnent a cœur-joie pour procurer à l’utilisateur de nouvelles interfaces.
Souvent, il s’agit plutôt d’optimiser le User Experience (UX, voir des discussions sur le sujet sur le blog Tout Ce Qui Bouge), mais cela donne parfois des résultats graphiquement intéressants, notamment dans la manière dont l’utilisateur navigue dans ces univers virtuels.

Mathématiques

J’ai eu l’occasion d’aller visiter a la fondation Cartier l’exposition “Mathématiques, un dépaysement soudain“, il y a quelques temps déjà.
Il y avait des choses intéressantes, même le thème aurait pu être axé… sur l’art et les mathématiques.
Le clou du spectacle était la sculpture “surface de révolution avec un courbure constante négative” de l’artiste Hiroshi Sugimoto.
C’était un peu étrange, et un peu fascinant, et nettement plus en relation avec le sujet que les œuvres de Patti Smith et et David Lynch également présentes.

Hiroshi Sugimoto, Conceptual Form 011,2008 Surface of revolution with constant negative curvature ©Hiroshi Sugimoto / Courtesyof Gallery Koyanagi – 2011

edit : il y a en ce moment une exposition de Dorothy Rockburne au MoMA (New York), jusqu’au 2 Fevrier 2014.

Les images-test

Il y a dans le domaine du traitement de l’information des images standard, que chacun utilise pour démontrer l’efficacité de ses algorithmes.
L’une des plus connues est celle de Lenna, scannée depuis numéro de Playboy de 1972 par un étudiant de l’Université de Californie du Sud, qui y trouva, au delà du charme de la playmate du mois, un modèle d’image alliant toutes les qualités requises pour constituer un exemple représentatif d’une photo (couleurs, complexité, etc.). Parmi les autres modèles utilisés, cette fois plutôt en infographie 3D, on trouve le Stanford bunny (qui est le scan 3D d’un objet réel) la boite de Cornell (qui permet de tester la réflexion des couleurs) et le Utah teapot (qui est un objet convexe et concave, la concavité rendant les calculs compliqués)

Les modeles standard les plus utilisés en traitement de l'image

Les modeles standard les plus utilisés en traitement de l’image

Les nouvelles formes de peintures

Je me suis rendu a l’exposition “A Bigger Exhibition” au DeYoung Museum consacrée a David Hockney.
Depuis quelques années, David Hockney innove en utilisant des applications iPad comme moyen d’expression artistique.

Cela donne des résultats intéressants pour plusieurs raisons. D’une part, cela rend la peinture plus “populaire” dans la mesure où n’importe qui peut dessiner, sans se soucier d’avoir les bonnes couleurs et une toile en bonne et due forme pour dessiner : c’est la que le génie d’Hockney apparait : pas besoin de faire des choses compliquées pour qu’elles soient belles (Mon propre pere, qui est peintre, s’y est mis il y a quelques temps de ca)

Affiche de l'exposition "A Bigger Exhibition" au DeYoung MuseumD’autre part, la capacité des applications a enregistrer “les coups de pinceaux” permet de mieux cerner les étapes et le cheminement de l’artiste lors de la création d’une œuvre. Voir par exemple la vidéo suivante :

Experiences personnelles

Lors d’un voyage en bus, je me suis amusé a vêtir le capteur photo de ma camera de trippy glasses, qui sont des lunettes dont les verres sont montés de réseau de diffraction tri-directionnels. Le rendu est relativement intéressant :

J’ai a l’occasion decouvert la chaine de brainbowring, qui se livre a des experiences similaire. Ça n’intéresse peut-être que moi, mais j’ai trouvé ses expériences très marrantes !

Par ailleurs, j’ai fait un peu par hasard la connaissance de Emmanuel Dumont, qui fait de la sculpture sur la thématique du chaos dans les marchés financiers (voir sa video TED “Complexity and intuition“).

Pour finir, un article du New Scientist qui propose d’ajouter l’art aux etudes en sciences.

 

(edit Dec 27 2013)
I’ve discovered the wonderful work of Arie van’t Riet on X-Ray imaging of living bioscapes.
Enjoy !