L’art et la science (V) – La beauté de la science

V. La beauté de la science
La science produit beaucoup d’images, même si elles ne présentent pas toutes d’intérêt esthétique. Faisons un tour rapide des disciplines scientifiques qui peuvent être intéressantes.

1- Astronomie
Les images tirées des observations astronomiques sont certainement celles les mieux connues du grand public. Et pour cause : elles nous rendent tout petit face au cosmos. L’astronomie se prête également assez bien à la vulgarisation scientifique (pour preuve le grand nombre de reportages sur Arté qui lui sont consacrés).


Images de la nébuleuse d’Orion et des anneaux de Saturne

Il doit être possible de demander à André Brahic de sortir de ses archives une série d’image qu’il pourrait commenter.

2- Imagerie médicale
Seconde confrontation régulière à la science par le commun des mortels, l’imagerie médicale. Les techniques d’imagerie par rayons X, IRM, échographie ou scanner font désormais parti de l’arsenal classique des hôpitaux pour lutter contre la maladie, les fractures ou s’assurer de la bonne santé des fœtus.


Imagerie par IRM fonctionnelle, quoique pas toujours fonctionnelle

L’entreprise Eizo, pour faire la promotion de ses produits, s’est amusée à faire un série de clichés de pin-ups sous rayons X. Le résultat est aussi amusant qu’incongru.

3- L’imagerie biologique
L’imagerie biologique se distingue de l’imagerie médicale en ce qu’elle étudie des cellules plutôt que des corps, et qu’elle ne sort que rarement des laboratoires. Pour autant, son potentiel artistique est grand, car les modalités d’imagerie sont nombreuses, jouant sur des effets les plus fins que les autres dans le but d’obtenir de nouveaux contrastes et de déceler des anomalies ou comprendre le fonctionnement des êtres.


Pollock et Rothko étaient-ils des biophysiciens frustrés?

Il y a des millions d’images à faire sortir des laboratoires, et bien qu’elles aient une beauté abstraites, elles ont toutes une histoire à raconter.

4- Lapins GFP
Parmi les techniques d’imagerie les plus en vogues en imagerie biologique, il y a celles utilisant des protéines fluorescentes (appelées GFP), issues des méduses et dont l’utilisation a récemment valu à son inventeur un prix Nobel.
L’idée est d’utiliser le génie génétique pour brancher des gènes de méduse fluorescente à des embryons de lapin, de poisson-zèbre, de drosophile ou même de singes. Les animaux issus de cette manipulation deviennent ainsi fluorescents sous la lumière noire.


Un lapin et un singe GFP

L’artiste Eduardo Kac a en 2000 demandé un laboratoire de Jouy-en-Josas un lapin fluorescent, pour étudier leur sociabilité (un peu comme un vilain petit canard). Toutefois, il a du mettre un terme à son expérience, en raison de la levée de boucliers des associations anti-OGM.
Ce genre de démonstration est en effet aussi effrayant pour le grand public qu’elle contribue à des avancées majeures en biophysique.

5- La beauté de la technique
Bien que souvent associé à la pollution, l’industrie et sa technicité recèlent de belles images, qui ont parfois un aspect un peu science-fictionnel. Cet effet est encore amplifié par la chorégraphie des robots, dont la précision renvoie les rats des opéras dans les jupons de leurs mères.


une certaine beauté parmi les conduites et les costumes

Il pourrait être intéressant de sélectionner des images pour le public, afin qu’il ait une idée de ce à quoi ressemble l’univers industriel.

La scierie de Twin Peaks

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